vendredi 11 novembre 2011

Ouverture officielle du centre de documentation

La société d'histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal a le plaisir de vous inviter à l'ouverture officielle de son Centre de documentation au Monastère au 4450 rue Saint-Hubert, local 325. Il sera inauguré par le maire Luc Ferrandez le jeudi 17 novembre prochain à 11 heures.

Venez découvrir l'importante collection du Guide Mont-Royal numérisée ou imprimée depuis les années 1940, plus de 400 livres portant sur l'histoire de Montréal et du Plateau, des archives thématiques et une banque de photos en construction, la collection complète du Bulletin de la Société de généalogie canadienne-française et des monographies, sans oublier le site internet d'une grande richesse.

Un vin d'honneur et des bouchées seront servis.

Le Centre sera ouvert le même jour de 13 h à 17 h aux membres qui désireraient approfondir leur connaissance des lieux.

RSVP avant le 11 novembre 2011

Pour de plus amples informations, on peut appeler au 514 844-3160 ou envoyer un courriel à:
Huguette Loubert
Responsable du Centre
hugloub@aei.ca

vendredi 5 août 2011

La maison Dessaulles n’est plus.









Maison Dessaulles (vers 1870)

Crédit: Musée McCord

La maison Dessaulles n’est plus.

Anne-Marie Aubin

« [...] La date de la démolition n’avait pas été annoncée, si bien que la chose s’est fait en douce en ce matin du lundi 4 juillet. Pendant que la machinerie lourde s’affairait à démolir la maison Dessaulles, j’ai été alertée par des amis. Je me suis rendue sur les lieux afin d’assister à cette gaffe monumentale tant sur le plan historique, patrimonial, architectural que littéraire.

De gaffe en gaffe ! Au moment où je suis arrivée, la maison était déjà détruite. On y allait rondement, rapidement… trop sans doute car les briques et la fondation très solides ont mené la vie dure aux démolisseurs ! Cette maison voulait vivre, elle tenait tête, tant et si bien que la grue a basculé sur le côté, mettant en péril la vie de son conducteur. Dans sa chute, le mastodonte a écrabouillé l’arbre centenaire qui était devant la maison Dessaulles. Quant à l’arbre, il est allé s’écraser sur un véhicule garé au mauvais endroit… [...] »

Retrouvez l’intégralité de l’article d’Anne-Marie Aubin dans le dernier numéro de La Lucarne (Automne 2011 Vol. XXXI n°4) à la page 8 et 9.


jeudi 4 août 2011

Ruralys emménage dans une maison patrimoniale









Photo: Maison du Régisseur
Crédits: Ruralys




Ruralys emménage dans une maison patrimoniale

Depuis le 29 juin 2011, Ruralys a pignon sur rue au 1650, rue de la Ferme à La Pocatière dans la maison du Régisseur de l’ancienne ferme expérimentale fédérale. L’organisme y offre ses services en concomitance avec Co-éco.

Son numéro demeure le même (418) 856-6251

Adresse électronique : info@ruralys.org

Lors de l’assemblée générale tenue le 25 mai dernier, un nouveau conseil d’administration a été élu. Michael Schouth en est le président, Jean Desjardins, le vice-président et Romain Rioux, secrétaire-trésorier. La directrice générale de Ruralys est Dominique Lalande. Elle est secondée dans son travail par Catherine Plante, agente de développement. Le rapport d’activités 2010-2011 et le plan d’action 2011-2012 témoignent de la vitalité et du dynamisme de cet organisme qui compte déjà huit années d’opération en patrimoine rural.

Anita Caron

jeudi 2 juin 2011

Exposition : Quartiers Disparus

Du 16 juin 2011 au 25 mars 2012, le Centre d’histoire de Montréal en collaboration avec les Archives de la Ville de Montréal présentent une exposition-documentaire intitulé Quartiers Disparus.

Pour plus d’informations : http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2497,85237573&_dad=portal&_schema=PORTAL

mardi 15 février 2011

LA MAISON BRION

Un témoin de la rébellion de 1837 à Saint-Eustache

Par Jonathan Lemire, propriétaire et historien.

Sise au 65 de la rue Saint-Louis dans le vieux Saint-Eustache, la maison Brion doit son nom à l’un de ses propriétaires du milieu du XIXe siècle: Ambroise Brion dit Lapierre qui l’a habitée de 1845 à 1851.

Les terres situées à l'ouest de la rivière du Chêne à Saint-Eustache ont été à l'origine concédées par le seigneur Eustache Lambert-Dumont. Après diverses passations entre 1756 et 1822, le sculpteur Louis Laurion acquiert l'emplacement d'Antoine Maillet en 1824. Peu de temps après, Laurion signe un contrat avec le maçon Antoine Robillard afin de lui bâtir une maison de pierres de deux étages. La résidence n'est pas encore achevée que Laurion cède cette dernière pour 400£ à Pierre Janvry dit Bélair, propriétaire d'un traversier au «Grand-Moulin», sur la rivière des Mille-Îles. Il est donc convenu que le nouvel acquérant complète les travaux. Le contrat de vente indique que la maison de pierres devait mesurer 28 pieds de long sur 22 de large et 17 pieds de hauteur sur les lambourdes, avec une cheminée de chaque côté et posséder trois portes et 14 fenêtres. De plus, la façade devait être construite en pierres de taille. Il est peu probable que Janvry ait habité lui-même la maison, car, au moment du recensement de 1831, il est cultivateur sur la côte du Lac (un peu à l'ouest du village).

Comme la plupart des bâtiments de Saint-Eustache, la maison de Janvry est incendiée par les volontaires loyalistes et l'armée britannique du général John Colborne lors de la bataille des patriotes le 14 décembre 1837. À la suite de cette journée fatidique, seuls les murs de pierres et les foyers de la maison résistent. Pour sa part, Janvry ne semble pas avoir participé aux événements qui affligent le comté des Deux-Montagnes en 1837.

À la suite des événements de 1837, ladite maison demeure en ruine pendant huit ans. Entre-temps, Pierre Janvry cède le terrain et les murs de pierres subsistants à son fils Édouard en guise de cadeau de mariage en septembre 1838. Puis, le 15 octobre 1845, Édouard Janvry vend lui-même les restes de la maison de son père à Ambroise Brion dit Lapierre, un cultivateur de la côte du Lac à Saint-Eustache. Brion est pour sa part fort impliqué dans la mobilisation politique qui précède la fameuse bataille de Saint-Eustache. Âgé de 43 ans en 1837, Brion affirme dans son examen volontaire de 1838 qu'il a participé à une levée d'armes à l'île Bizard et à l'expédition sur la Mission d'Oka chez les Amérindiens. Il avoue aussi avoir perquisitionné plusieurs anglophones du comté. Brion affirme de plus s'être trouvé au camp de Saint-Eustache trois jours avant l'affrontement et ne pas avoir pris d'armes le jour du feu, et ce, malgré sa présence au village durant la bataille. Brion est arrêté chez lui sur la côte du Lac le 16 décembre et finalement conduit à la prison du Pied-du-Courant à Montréal. Il y est incarcéré du 20 décembre 1837 au 9 juillet 1838, date à laquelle il est libéré moyennant un cautionnement de 1000£.

Quoi qu'il en soit, Brion acquiert les ruines de la maison des Janvry dits Bélair en octobre 1845, soit huit ans après les événements. C'est donc ce nouveau propriétaire qui fait bâtir la résidence actuelle. En ce sens, Brion signe, le 25 mai 1846, un marché de construction avec Ulric Robillard, maçon à Saint-Eustache. Le contrat stipule que ce dernier doit démolir ce qui reste des murs du deuxième étage et ainsi reconstruire la maison dans les murs déjà existants du rez-de-chaussée.

La maison Brion de 1846 possède deux portes ainsi que huit fenêtres. Cette maison de style breton se caractérise par un toit à double versant encastré entre les murs latéraux qui renferment chacun un foyer. Il se peut que ce soit durant cette période que le foyer ouest ait été condamné. Brion n'habite que très peu de temps dans sa nouvelle demeure puisqu'en décembre 1851 — il réside alors à Bytown (Ottawa) —, il la vend à Jean-Baptiste Proulx dit Clément, un important marchand du village. Ce dernier est engagé du côté des loyaux lors des troubles de1837 dans le comté des Deux-Montagnes. Il fait aussi partie des volontaires • de Saint-Eustache et participe à la bataille du 14 décembre 1837. Demeurant toute sa vie très engagés socialement au sein de la communauté eustachoise et après divers problèmes financiers, les biens de Proulx sont saisis et sa maison de la rue Saint-Louis est vendue à l’encan le 14 mai 1861. Près d’une vingtaine de propriétaires vont ensuite se succéder. C’est pourquoi aucun nom ne peut être associé très longtemps à la maison, à part deux générations de la famille Andegrave dite Champagne entre 1874 et 1919. Parmi les autres familles ayant habité la maison, mentionnons aussi les Richer, Renaud, Légaré et Bélisle.

Depuis la fin du XIXe siècle, la maison a subi quelques transformations. C'est probablement à cette époque que la fenêtre ouest du rez-de-chaussée a été condamnée et qu'un larmier est ajouté à l'avant. Puis, vers le milieu du XXe siècle, on construit une cuisine d'été en déclin de bois à l'arrière. À noter que le mur de pierres arrière est resté intact; la nouvelle pièce est seulement juxtaposée. Le changement le plus important survient au début des années 1950. C'est à cette époque qu'est relevé le versant arrière de la toiture afin de rendre le grenier habitable. Enfin, au début des années 1960, la tôle à baguettes de la toiture avant est remplacée par du bardeau d'asphalte, et une remise est ajoutée perpendiculairement à la cuisine d'été. Entre 1982 et 2004, la maison appartient à Marc-Gabriel Vallières qui la restaure de main de maître. Depuis le milieu des années 1990, la toiture, jadis en bardeaux d'asphalte, est désormais en bardeaux de cèdre tandis que les fenêtres, anciennement à guillotines, sont maintenant de style français.

Depuis juillet 2004, Mélanie Doiron et moi sommes les fiers propriétaires de la maison Brion. À notre arrivée, nous avons observé que les murs de pierres ainsi que le foyer étaient d'origine. L'épaisseur des murs varie de 24 à 36 pouces. Le foyer est toujours fonctionnel avec son âtre de quatre pieds par quatre pieds. Le second foyer est condamné vraisemblablement vers la fin du XIXe siècle. Enfin, la plupart des murs intérieurs sont recouverts de crépi. La plus belle découverte que nous ayons faite concerne le plancher. Dans la bibliothèque, le précédent propriétaire s'apprêtait à installer du bois franc pour couvrir le plancher de contreplaqué sous lequel nous avons pu découvrir le plancher original de la reconstruction de1846 avec des madriers de pin de 12 à 18 pouces de largeur.

Qui aurait cru qu'une aussi petite maison allait connaître autant d'événements historiques. Ayant fait des études en histoire, je me trouve chanceux d'avoir acquis, avec ma compagne, ce petit joyau architectural. Comme l'église de Saint-Eustache et quelques autres bâtiments, cette maison demeure l'un des rares témoins de la rébellion de 1837.

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* Volontaires
Anglophones et Canadiens qui, contre les patriotes, appuient le régime établi.

vendredi 21 janvier 2011

Ma maison Maison dite « Le Grenier » située à Lanoraie face au fleuve Monik Grenier, propriétaire.

En 1917, mon père achète d’un fermier de Lanoraie une petite maison pièce sur pièce à queue d'aronde située sur le Chemin du Roy, aux abords du Saint-Laurent et qui doit alors servir de chalet d’été. Elle date de 1710 et aurait été construite par un marin français. Mon père l’appelle sa «maison de Bretagne» en souvenir d’un séjour en France l’année 1920, où comme médecin, il se spécialisa auprès de Marie Curie en radiumthérapie.

Le carré de la maison (20’ x 20’) et la cuisine d’été (10’ x 16’) sont bien trop petits pour loger les sept enfants de mon père devenu veuf. À l’époque, des travaux d'agrandissement sont donc réalisés. Au-dessus du carré, les entraits du grenier sont rehaussés de deux pieds afin de pouvoir y marcher debout. C’est là qu’on installe le dortoir des filles. Au-dessus de la cuisine, à laquelle on a ajouté une salle à dîner, un deuxième étage permet de loger le dortoir des garçons. Une grande galerie couverte est ajoutée où les enfants sont invités à jouer les jours de pluie.

Mon père se remarie et ma mère et lui auront ensemble 14 enfants! Les 21 enfants de mon père n'ont jamais tous en même temps habité la maison de campagne, car dès l'âge de 17 ans, ils devaient travailler durant l’été pour payer leurs études. De ce fait, la maison de Lanoraie a été de moins en moins habitée. Celle-ci est finalement mise en vente en 1982. Ayant fait la «meilleure offre», selon les termes de la succession, j’achète la maison «telle quelle».

Quel sens donner à ce «telle quelle»? L’eau coule dans le maison, le toit pourri s’écroule sur la galerie, la fosse septique n’est plus conforme aux normes, les tuyaux gèlent l’hiver et l’électricité ne fournit que 15 ampères. Tout est à refaire!

Par quoi commencer? L’entrepreneur, engagé en 1982, débute par la construction d’une réplique assez fidèle d’un hangar démoli depuis longtemps. Il sera utilisé comme garage plus tard mais, en attendant que les travaux soient terminés dans la maison, le haut du garage sert de logement. Puis, durant 20 mois, soit d'avril 1983 à novembre 1984, nous avons le privilège de côtoyer un artisan ébéniste-plombier-forgeron-concepteur-créateur du nom de Louis Hervieux, une perle rare!

Voici une liste des principaux travaux qui furent exécutés : démolir le dortoir des garçons, la salle à manger, les faux plafonds, la cuisine et la galerie; creuser une cave en béton; décaper les superbes pièces sur pièces grossièrement équarries, enfouies sous des tonnes de plâtre et de papier peint. Il fallut aussi refaire la plomberie, l’électricité et reconstruire la toiture, l’âtre, les murs, la cuisine, etc., tâches que tous les restaurateurs de maisons anciennes ne peuvent éviter.

Mais tout ne s'arrête pas là. En 1985, un gros travail est fait dans le jardin: émondage d’arbres centenaires, plantation d’arbres fruitiers et de fleurs vivaces. En 1988, une serre est construite sur la grande galerie face au fleuve. Puis, en 1991, une rallonge (15’ x20’), appelée «studio», est érigée avec ses 18 fenêtres à la française afin de répondre à nos besoins de musiciens. L’unité de style est respectée, la toiture étant recouverte de tôle à la canadienne. La laiterie, pièce sur pièce, est déménagée à côté du puits.

Nous avons sauvé cette maison d’une démolition certaine et profitons maintenant d’un environnement superbe que les membres de l’APMAQ ont d’ailleurs eu le plaisir d’apprécier lors d’une visite le dimanche 28 mai 2006. (La Lucarne, printemps 2006, p. 23)

Avis amical aux intéressés, débutez les travaux avant que vous n’ayez atteint l’âge de 55 ans!